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Live Report : Shai Maestro Trio au New Morning

Publié le par Tehos

Live Report #14 - 12 avril 2014

Je suis prévenu et pourtant, je me suis encore fait avoir. Ce qu’il faut savoir lorsque l’on se rend au New Morning pour assister à un concert, c’est que si l’on veut avoir une bonne place, il faut se pointer assez tôt. Mais non, j’arrive vers vingt heures et la file d’attente s’étire inexorablement sur le trottoir de la rue des Petites Écuries, il y a pas mal de monde ce soir pour voir Shai Maestro. Pendant que je ronge mon frein, un peu agacé de m’être loupé, un homme qui longe la file en direction de la salle se fait happer par un grand mec se trouvant deux mètres devant moi. L’air surpris, il se rapproche et les deux hommes se saluent chaleureusement. Ils parlent en espagnol, se donnent des nouvelles et semblent évoquer des souvenirs. La tête du passant me dit quelque chose, je me demande s’il ne s’agit pas de l’un des musiciens. J’ai la confirmation lorsqu’une jeune femme le rejoint, car il la présente comme étant la nièce de Shai. Je comprends alors que les deux amis ne se sont pas vus depuis dix-huit ans et que j’ai devant moi le contrebassiste Jorge Roeder, que je retrouverai tout à l’heure sur scène. Et il a l’air plutôt sympa.

Je me retrouve donc dans un petit coin du fond de la salle, assez bruyante et bien remplie, juste à côté des techniciens qui vont s’occuper du son. Une femme vient annoncer la venue imminente du groupe et lors d’une présentation hésitante, elle explique que ce concert fait partie du festival April in Paris. Après avoir été le pianiste de son compatriote israélien bien connu, Avishai Cohen, de 2006 à 2011, Shai Maestro a lancé sa carrière solo avec son propre trio et tourne actuellement pour promouvoir leur second album.

Les trois musiciens, sobrement et simplement vêtus, entrent sur scène sous les applaudissements du public. Sur la gauche, Shai Maestro s’installe à son piano, visible de trois quarts dos. De l’autre côté, c’est Ziv Ravitz qui s’assoit derrière sa batterie, de profil par rapport aux spectateurs. Entre les deux se trouve Jorge Roeder, debout et empoignant sa contrebasse. Shai prend un micro et lâche un simple "Bonsoir" en français, alors qu’il y a déjà de la complicité qui semble vouloir s’installer avec le public, comme une sorte d’impatience. Les trois hommes prennent le temps et attendent que le silence s’installe complètement. Ziv commence à jouer avec ses baguettes, en frottant lentement leurs extrémités sur la surface de sa cymbale ride, comme une craie sur un tableau noir. Un son métallique accroche alors mes oreilles, mais sans m’agresser. Il tambourine ensuite sur le cercle de sa caisse claire et secoue sa charleston, tandis qu’il a l’air de s’amuser. Une pluie rapide commence à s’élever du piano, puis quelques notes de basse égarées viennent relever l’ensemble qui sonne un peu désorganisé, mais me plonge d’entrée dans l’ambiance. La musique se veut assez libre et me fait très vite oublier ma place un peu trop éloignée. La progression lente amène une mélodie de piano à laquelle s’accrocher. Ça commence tranquille, mais c’est plutôt plaisant. L’intensité de frappe monte un instant avant qu’un relâchement n’amène un "Aaaah" de plaisir sortant de la bouche de Shai. Un break silencieux fait réagir le public, puis une nouvelle vague me prend, tandis que je hoche la tête en rythme. La basse est sûre et solide, elle assure la stabilité de l’ensemble, alors que les deux autres musiciens se laissent aller. La progression reprend, un nouveau "Aaaah" arrive jusqu’à mes oreilles, pendant que le pianiste se livre à un solo et que Ziv tambourine férocement sur ses fûts. Le public s’emballe et applaudit avant même la fin du morceau.

Live Report : Shai Maestro Trio au New Morning

Les musiciens se posent un instant et se réhydratent déjà avec de l’eau. Shai Maestro saisit un micro et s’adresse brièvement à nous dans un français hésitant "Bonsoir, nous sommes très content d’être là." Puis il repasse à l’anglais pour nous servir un long discours à l’accent appuyé et semble faire un peu d’humour à propos du titre de la pièce qu’ils viennent de jouer, "Zvuv (the Fly)" et que je n’ai absolument pas reconnu. Shai présente ses acolytes, puis nous explique que leurs concerts contiennent beaucoup d’improvisation et qu’ils ne prévoient pas à l’avance ce qu’ils vont jouer. Chaque jour est spécial et ils choisissent sur le moment, en fonction de l’atmosphère qui règne entre les morceaux. Il annonce ensuite le prochain titre, "Gal".

C’est d’une manière déstructurée que Shai se met à tapoter un moment avec ses doigts sur son piano. Il est rejoint par le batteur qui partage son délire percussif. Les trois musiciens s’élancent à l’unisson et certains spectateurs montrent leur enthousiasme alors que cette fois, je reconnais la mélodie principale du morceau. Progressivement, la musique prend de l’ampleur et la batterie explose. Tout retombe dans une nouvelle pluie de notes livrées par le pianiste, ensuite remplacée par la multitude de doigts étouffés qui évoluent frénétiquement sur le manche de la contrebasse. Le piano et la batterie réapparaissent tout doucement, par petites touches, un moment presque à la frontière de l’audible. Ça frétille, ça bourdonne jusqu’à une petite douceur, puis je suis pris par un groove efficace. Bam ! Un silence d’un temps et le trio repart sur un froissement de cymbale, les trois hommes semblent évoluer comme dans un rêve. Le tempo s’emballe dans une cavalcade effrénée jusqu’à un paroxysme étourdissant. Les roulements fusent, les cordes sont martelées et la dextérité des musiciens s’exprime totalement. Ils retombent finalement ensemble sur le thème principal et terminent en douceur. L’air de rien, même en n’ayant joué seulement deux morceaux, le groupe est déjà sur scène depuis presque une demie heure…

Après une vague d’applaudissements et d’encouragements, Shai recommence à jouer et le piano progresse lentement en solitaire, comme un jeune homme timide qui n’ose pas s’affirmer. L’audience est tellement à l’écoute que j’entends les gens qui marchent et le parquet qui grince. C’est l’inconvénient du New Morning lorsque la musique est intimiste, parfois on entend aussi les gens discuter au bar. Je me reconcentre lorsque une progression qui sonne très classique vient me tirer de mes pensées. Les notes accélèrent un moment alors que les doigts du pianiste courent sur ses touches. Puis il repart dans un instant quasi contemplatif d’où ressort légèrement le thème du morceau à travers une mélodie simple. Quelques notes de basse sont distillées avec parcimonie et les baguettes produisent un son tamisé, étouffé et très discret. Un larsen les stoppe cinq secondes, mais ils repartent vite, comme si de rien n’était. La trame du morceau réapparait parfois, perdu dans l’improvisation des musiciens qui font varier l’intensité du son et de mes émotions. La mélodie au piano revient, m’évoque un peu de petits oiseaux gazouillants, puis Shai part dans un solo qui s’envole. Ses deux compères l’observent alors qu’il est concentré, comme avalé par son instrument. Le groupe s’offre un instant de répit pour présenter le titre qu’ils viennent d’interpréter, "Cinema G" et celui qui va suivre, "Paradox".

Le pianiste et son batteur se lancent en duo, distillant une légère mélodie et un jeu de percussions syncopé, mais retenu. Les deux hommes semblent dialoguer dans un langage qu’ils sont seuls à comprendre. Puis, les doigts du Maestro accélèrent la cadence, alors que Ziv libère son jeu. La musique s’ouvre, se libère et retombe sur le thème de ce très beau morceau que j’adore, alors que l’auditoire applaudit. La tension rythmique retombe et le pianiste nous offre un long solo très mélancolique. J’entends la porte de l’entrée qui claque bruyamment, mais la musique est si belle que j’oublie vite les quelques interférences sonores. La machine repart, cette fois avec la contrebasse qui, à l’aide de longs trémolos, me fait voyager à bord d’une gondole qui vogue sur les canaux de Venise. La musique papillonne et s’élève à nouveau, pour le plus grand plaisir de l’auditoire, qui réagit une fois de plus. La virtuosité des musiciens est flagrante, tout comme leur capacité à jouer avec l’intensité de leurs morceaux. Soudain, un brutal changement de rythme, très saccadé, me retourne la tête alors les gens cris leur approbation. Ziv se défoule sur sa batterie, ça cogne fort et les doigts courent à toute vitesse sur les touches noirs et blanches, tandis que Jorge fait vibrer ses cordes bruyamment. Puis la musique s’arrête sans fioritures, presque d’un coup. Époustouflant !

Les gens doivent s’arrêter d’applaudir pour laisser Shai Maestro parler. Il nous remercie et présente Neli Andreeva, une chanteuse bulgare, qui fait alors son entrée sur la scène du New Morning. Habillée d’une simple robe noire, elle ressemble à une jeune fille sage et intimidée, mais d’une élégance naturelle. Nouveaux applaudissements, puis Shai nous raconte leur rencontre, mais je ne comprends pas grand chose. Par contre, je devine qu’ils vont interpréter "Malka Moma", le dernier morceau du nouvel album du trio. C’est le seul titre comprenant une partie vocale et c’est justement Neli Andreeva qui s’en charge. Je n’attends pas longtemps avant d’avoir confirmation, car la belle voix slave s’élève lentement sur un léger accompagnement au piano. Elle se tient toute droite et semble concentrée, je la sens dans l’envie de laisser une bonne impression, un peu tendue. Mais cela ne semble en aucun cas altérer sa voix, vibrante d’émotion et si différente de ce que j’ai l’habitude d’écouter. Jorge et Ziv attendent leur heure, ce dernier fermant les yeux pour mieux profiter de ce moment de douceur. De son côté, tout en continuant à jouer, Shai ne cesse d’observer Neli et il semble plongé dans une admiration totale. Jorge finit par saisir un archer et à en servir sur sa contrebasse, pour produire une mélodie mélancolique qui me plonge dans les décors des pays balkans. Puis, le batteur commence à tisser une ambiance à l’aide de mailloches, qu’il utilise sur ses cymbales. Alors qu’il fait varier l’intensité du morceau, la chanteuse s’efface parfois pour laisser les musiciens s’exprimer. Ravi de ce petit moment relaxant, le public acclame l’artiste bulgare qui semble tout de même assez rassurée. Shai se lève pour l’embrasser et les applaudissements semblent ne plus vouloir s’arrêter. Il finit par nous dire "On ne peut plus rien jouer après ça" en levant les épaules, mais heureusement, ce n’est qu’une plaisanterie.

Neli Andreeva reste avec le trio pour le morceau suivant, que le leader présente comme une chanson du folklore bulgare. Ça commence un peu comme "Malka Moma", sauf que cette fois, tous les musiciens participent quasiment dès le début, mais d’une manière assez discrète. Jorge et Shai profitent d’un moment ou les mots s’absentent, pour faire vivre une jolie mélodie qui débouche sur un solo de piano. Le fil du morceau reprend, mené par cette mélopée étrangère et captivante. Puis, Shai se met à déverser un flot de notes, qui s’écoule rapidement, comme un cours d’eau fuyant. Neli s’est effacée pour laisser la musique grandir en intensité, jusqu’à un break enflammé qui la voit revenir avec des "Pa papa, pa pa, pa papa, pa pa" entraînants, alors que le public fait entendre sa satisfaction. On a clairement changé d’ambiance depuis quelques instants et les musiciens sont complètement exaltés, tandis que je me trémousse sur ma chaise en plastique très inconfortable. La tension ne retombe pas, Shai sursaute et la virée continue un long moment, alors que des "Bravo" s’élèvent du public. Le tempo retombe très vite, j’ai l’impression de revenir au début du morceau, qui s’achève rapidement. Une nouvelle ovation envahit alors le New Morning, tandis que les musiciens se lèvent et viennent se donner l’accolade. Puis, ils nous saluent avant de quitter la scène, l’un après l’autre.

Les clappements de mains résonnent encore dans la salle, tout le monde s’attend à un rappel et la lumière a juste le temps de s’allumer qu’elle doit déjà s’éteindre, car les quatre reviennent tout de suite. Shai Maestro présente à nouveau Neli Andreeva (je le suspecte d’en être tombé amoureux, ou alors il est très respectueux envers elle), puis débute une petite complainte enfantine au piano. Petit à petit, des percussions presque tribales viennent s’y greffer et Neli entame une ligne de chant qui colle très bien avec l’atmosphère amenée par Shai. On dirait une chanson pour enfant. En tout cas, on est passé à quelque chose d’assez différent. Puis, la musique s’emballe, alors qu’un refrain sucré me prend "Ho chopy chopy hi yi" (oui, bon, je ne suis pas très fort en phonétique), avec un chant plus acidulé et plus punk/pop (oui, je sais, ça à l’air bizarre dit comme ça). Neli lance des "Hi yi" et je l’imagine, à tort, se lâcher en sautant partout. C’est surprenant et énergique. Les musiciens partent ensuite dans une virée instrumentale énervée, qui voit Ziv frapper avec force les éléments de sa batterie, tandis que Shai s’échappe dans un solo de piano tout en vélocité. À la fin, il nous donne le titre du morceau, qui s’appellerait "Chopy Chopy" (ou quelque chose comme ça) et lève les bras pour nous remercier, avant de s’en aller derrière ses amis.

Live Report : Shai Maestro Trio au New Morning

La même scène se reproduit et le trio revient une nouvelle fois sur scène, cette fois sans la chanteuse. Shai fait un peu d’humour sur son prénom, avant de se mettre à caresser les touches de son piano. Il en sort une mélodie lente et déstructurée, que je pense être celle de "The Other Road". Pius, Jorge fait résonner quelques notes éparses et j’imagine que ça doit être le genre de musique que l’on doit entendre une fois plongé dans le coma. C’est captivant, mais je suis un peu distrait par des gens qui discutent ou qui déambulent en faisant grincer le parquet. Les notes commencent ensuite à se structurer plus clairement et le morceau démarre tranquillement, aidé par l’arrivée de la batterie. Le jeu de cymbales déployé par Ziv mute bientôt dans un accompagnement complet, qui donne une cohésion à l’ensemble. Il y a maintenant une belle harmonie entre les trois musiciens, qui semblent être plus que des partenaires musicaux. À la fin du morceau, Shai quitte la scène, suivant ses deux compères. Cette fois, je crois bien que c’est terminé.

J’ai les jambes douloureuses et le dos en bouillie, je me lève donc pour marcher un peu. N’étant pas certain que cela soit tout à fait fini, je me dirige vers le fond de la salle (soit environ trois mètres) pour me rapprocher de la sortie. Mais arrivé au niveau des dernières chaises, je me retourne en entendant une partie du public applaudir. Shai est revenu, seul, mais rappelle la chanteuse qui fait son retour sur la scène. Les deux artistes sont chaleureusement applaudis, avant qu’ils ne nous livrent un joli duo, à nouveau dans l’esprit des chansons slaves. Les mots de la chanteuse s’étirent, pendant que le pianiste ne la quitte plus des yeux. Puis, l’espace d’un instant, il fait frémir les touches de son instrument dans une échappée solitaire, avant que Neli reprenne son chant. Lorsqu’ils saluent encore l’auditoire, je me dis que ça ressemble pas mal à la fin des rappels.

Une partie du public s’est avancée vers la sortie, mais retenu par un je ne sais quoi, je suis resté debout, là où je suis (d’ailleurs, j’ai une meilleur vue qu’au début). Et il se trouve que j’ai eu raison, puisque les trois musiciens reviennent une quatrième fois… Shai prend le temps de se désaltérer, alors que Ziv s’est élancé dans un solo d’ambiance, sur lequel vient se branché Jorge, puis enfin leur leader. Le tempo est rapide, le rythme bien marqué et les cordes de la contrebasse vrombissent lourdement, pendant que Shai nous exécute le thème de "Vertigo". Il observe le batteur, qui nous regarde tout en tenant la cadence, tandis que la tête de Jorge bouge dans tous les sens. À certains moments, ce dernier sait s’effacer pour laisser ses deux amis évoluer à deux, avant de réapparaitre. Le rythme se désarticule, le morceau ralentit et le trio nous fait passer par un passage plus léger, plus approximatif et clairement improvisé. Ils s’amusent un moment à faire varier le tempo et l’intensité, avant de retomber finalement sur le thème. Puis, c’est la fin. Shai présente à nouveau Ziv, Jorge et Neli (qui vient de réapparaître) et tous nous saluent une énième fois en se tenant par les épaules, avant de s’enfuir à la file indienne.

Mais c’est fou, ils reviennent encore ! Le trio ne perd plus de temps et se remet direct à jouer. La contrebasse et la batterie tiennent un rythme soutenu, sur lequel Shai s’amuse à tapoter doucement sur le dessus de son instrument et à produire des notes, une main sur le clavier, une autre à l’intérieur du piano. Soudain, le public crie et applaudit, lorsque le pianiste entame le thème si élégant de "Angelo", seul morceau provenant du premier album du groupe. Après un bref silence, durant lequel les musiciens semblent se consulter du regard, ils repartent sur un rythme plus doux pour une agréable ballade sous une voute ensoleillée. Un long solo de contrebasse perturbe un peu la promenade et Ziv continue à nous regarder très souvent, comme s’il observait nos réactions. Puis, la musique explose sous les vivas du public et les musiciens nous emmènent virevolter sur une danse aux accents tango, avant que l’ensemble ne retombe dans une pluie de notes minimalistes joués au piano. Les trois hommes nous saluent brièvement et disparaissent rapidement.

La salle s’est un peu vidée durant les dernières minutes et j’ai à peine le temps de me dire que je n’y crois plus, qu’ils reviennent pour un sixième rappel. Shai nous offre un petit récital au piano, tout en douceur. Le public est malheureusement assez bavard, j’entends des chuchotements un peu partout et comme des gens continuent de partir, la lourde porte d’entrée claque bruyamment derrière moi. Mais le calme m’a déjà envahi, c’est un peu comme une accalmie après une tempête. Jorge effleure quelques cordes dont le son vient fleureter délicatement autour des notes de piano, soutenues par de lentes percussions qui plongent l’atmosphère dans un état de torpeur. Des vagues vont et viennent, balayant la salle de musique tout en variation, avant de s’éteindre en douceur.

Live Report : Shai Maestro Trio au New Morning

Cette fois, c’est bel et bien terminé. Ils ne reviennent plus et les gens se dépêchent de se diriger vers la sortie. Le trio a joué deux bonnes heures, un set de six titres et six rappels d’un morceau. Je suis venu à ce concert un peu au hasard, pour voir, mais j’en ressors avec un intérêt certain pour Shai Maestro et son trio. Ils nous ont servis des plages musicales de haute volée, sur lesquelles le pianiste a laissé libre court à son instinct. Comme annoncé par Shai lui-même en début de soirée, la prestation du groupe est en grande partie basée sur l’improvisation et il est souvent difficile de reconnaître les morceaux. Tout est très différent par rapport aux versions studio, le moindre thème est métamorphosé ou déstructuré, à tel point que je n’ai jamais vu ça. Pour certains, ça peut paraître une approche de la musique un peu particulière, mais quand l’alchimie existe entre les musiciens (et c’était le cas ce soir), c’est un délice que de se perdre dans les méandres de leurs vagabondages. Une sorte de mise en valeur de l’instant, qu’il est assez difficile de décrire, mieux vaut le vivre pour le ressentir. Je retiens aussi le très beau chant de Neli Andreeva, largement mis à contribution ce soir, peut-être même un peu trop.

Tehos

Setlist :

  1. "Zvuv (the Fly)"
  2. "Gal"
  3. "Cinema G"
  4. "Paradox"
  5. "Malka Moma" (avec Neli Andreeva)
  6. "Unknown" (morceau folklorique bulgare, avec Neli Andreeva)
  7.  
  8. "Chopy Chopy" (avec Neli Andreeva)
  9.  
  10. "The Other Road"
  11.  
  12. "Unknown" (Shai Maestro en duo avec Neli Andreeva)
  13.  
  14. "Vertigo"
  15.  
  16. "Angelo"
  17.  
  18. "Unknown"

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