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Live Report : Damon Albarn & The Heavy Seas à l'Alhambra

Publié le par Tehos

Live Report #16 - 5 mai 2014

Comme beaucoup, j'ai découvert Damon Albarn lorsque Blur a envahi les ondes européennes en 1994, avec le single "Boys & Girls", issu de leur troisième album. On connaît tous la suite de l'histoire, la succession de singles incontournables, la bataille avec Oasis pour le statut de roi de la britpop, puis le lancement du projet Gorillaz, que l'on ne présente plus. Sauf que le chanteur britannique semble avoir un large appétit musical et enchaîne les projets de groupes plus ou moins éphémères et les collaborations. Étant un peu passé à côté à l'époque, je suis resté éloigné de son univers jusqu'à ce qu'arrive Gorillaz et je n'ai jamais eu l'occasion de voir Damon Albarn avec aucun de ces projets. Un grand merci à C, sans qui je n'aurais probablement jamais pu avoir de place.

Le concert a lieu à l'Alhambra, à quelques minutes du boulot. Comme je m'y rends avec ma collègue O, nous partons tranquillement et prenons le temps d'une dégustation de tapas, juste à côté de la salle. Je sais qu'il y a un DJ set de Remi Kabaka (junior) en première partie, mais pris par notre discussion, nous décidons de nous en passer. Le temps a filé plus vite que prévu et nous arrivons donc un peu avant vingt heures, dans la salle qui est déjà pleine. Le public est assez bavard et c'est sous une musique d'ambiance reggae que nous nous faufilons là où nous le pouvons, tout à droite de la fosse. La scène est plongée dans une lumière tamisée bleutée et il y a un motif rappelant une étoile à sept branches, tracé sur le mur du fond. Un piano droit se trouve au centre de la scène, de profil et semble abandonné, attendant seul que le chanteur vienne le faire sortir de sa torpeur.

Quatre jeunes femmes en tenue de soirée traversent la scène avec des instruments à cordes classiques et vont s’asseoir de notre côté. D'où nous sommes, nous ne les voyons pas vraiment une fois qu'elles sont installées, nous sommes trop excentrés. Nous continuons de papoter un petit moment, quand soudain, la lumière s'éteint. Le public commence à crier et un bref "Bonsoir" se fait entendre dans le noir. Lorsque la lumière revient, chaque musicien est à sa place. Damon Albarn est vêtu d'un costume sombre, tout en élégance. Il est flanqué de deux guitaristes, dont Seye, à gauche, portant chapeau et lunettes noires. De l'autre côté, il y a Jeff Wootton, qui me fait un peu penser à Jeff Beck ou Ronnie Wood, mais en plus jeune. Le chanteur saisit une petite bouteille et nous arrose déjà avec de l'eau, comme pour nous mettre en appétit. Pourtant, le set débute plutôt tranquillement, à l'image de son album, avec le morceau "Lonely Press Play". Même si la musique est toute en légèreté, les musiciens semblent animés d'une certaine énergie et les deux guitaristes ne parviennent pas à rester sur place. Une main accrochée à son micro et l'autre plongée dans sa poche, Albarn paraît plus sobre que jamais lorsqu'il commence à chanter. Mais la foule s'anime quand il vient se pencher au-dessus des spectateurs du premier rang, en lâchant un "You are waiting for me" tout en douceur. Après un simple "Merci", il s'installe au piano et lance ensuite "Everyday Robots", premier single de son album et dont le sample d'ouverture (reprenant une phrase du comédien Lord Buckley) provoque une nouvelle réaction positive du public. L'éclairage bleuté est discret, la mélodie soutenue par les cordes sonne un peu asiatique et l'ensemble appelle plutôt à une écoute attentive et mélancolique, car l'ambiance reste assez calme, voir intime.

Puis, Seye troque sa six cordes contre une basse, alors que Wootton change de guitare. Le chanteur en profite pour nous dire qu'il est heureux d'être à Paris ce soir et que le show est retransmis sur une radio. Pendant ce temps-là, il a saisi un mélodica, ce qui m'aiguille sur la suite à venir. J'ai vite la confirmation lorsque le groupe envoie "Tomorrow Comes Today", tandis que Damon nous arrose à nouveau avec de grandes giclées d'eau, avant de jouer la mélodie si connue de ce morceau de Gorillaz. Wootton est concentré sur son bottleneck et ses fils aériens de guitare, pendant que Seye est campé sur ses jambes écartées, tout en bougeant lentement. Il assure les chœurs avec le claviériste Mike Smith (qui se trouve au fond, derrière lui) et avec le batteur, Pauli The PSM, qui, l'air de rien, assène une frappe assez brutale à ses fûts. Le guitariste s'agenouille un instant pour jouer avec sa pédale d'effets, dont les sons se mêlent à la perfection avec le mélodica de Damon, pour nous offrir un trip planant.

Live Report : Damon Albarn & The Heavy Seas à l'Alhambra

Après une salve d'applaudissements, Seye repasse à la guitare, tout comme le chanteur qui en saisit une acoustique. On passe du calme à la mélancolie lorsqu'il entame "Hostiles", seul sous un spot blanc, alors que le reste de la scène est plongé dans l'obscurité. Une légère vibration du quatuor à cordes l'accompagne, avant que le reste du groupe ne les rejoigne tout en douceur. La foule est silencieuse pour respecter ce moment d'émotion, porté par des chœurs presque angéliques.

Damon Albarn présente ensuite un par un ses musiciens, qui forment le groupe The Heavy Seas, puis le Paris Quartet qui les accompagne ce soir. Wootton et Smith ont déjà participé entre autre à l'aventure Gorillaz et c'est d'ailleurs une seconde reprise du collectif qui arrive ensuite, quand la mélodie de piano de "Slow Country" retentie. La basse lancinante qui est de retour est associée à des effets de guitare à nouveau planants et je me retrouve plongé dans une sorte de reggae britannique spatial. Seye gesticule sur le rythme et tourne sur lui même, alors que Pauli fait de grands gestes amples en maniant ses baguettes, tout sourire sous son chapeau. Après un petit discours, c'est en sautillant que Damon nous arrose encore, tandis que les musiciens font tourner la rythmique d'un troisième titre de Gorillaz, "Kids With Guns". La façon de bouger particulière de Seye attire une fois de plus mon attention, tandis qu'Albarn chante penché vers le public, marchant sur le rebord de la scène. Il déploie d'avantage d'énergie que sur la version originale, plus nonchalante. Puis, il s'équipe d'une guitare pour accompagner son groupe dans une montée saturée où l'intensité s'élève d'un cran. Il grimpe sur l'estrade du fond et joue face au batteur qui s'en donne à cœur joie, alors que retentit un solo de Wootton et que les spots se mettent à clignoter en désordre. Puis tout s'arrête d'un coup "Thank you!"

Les applaudissements fusent et Damon prend le temps de nous parler à nouveau, en précisant qu'il y a un très bon ami à lui quelque part au balcon, il s'agit de Tony Allen, figure incontournable de l'afrobeat et qui fut le batteur de Fela Kuti tout au long des années soixante-dix. Il a aussi, entre autres, participé aux projets The Good, the Bad & the Queen (avec Simon Tong et Paul Simonon) et Rocket Juice & the Moon (avec Flea) aux côtés de Damon Albarn, qui précise "Juste pour que tu le saches, c'est un de tes morceaux, ne sois pas choqué", avant que ne débute "Three Changes", un titre de The Good, the Bad & the Queen. La ligne de basse qui court et le jeu de batterie frénétique de Pauli me font vibrer de plaisir, tandis que ma tête essaye de suivre le rythme. Un arpège saturé sort de la guitare, alors que le chanteur montre une énergie qui transcende le morceau, exécutant une série de sauts et nous gratifiant de nouvelles grandes rasades d'eau, avant le break plus reggae, qui se fait presque murmure pour conclure le morceau.

Après cette version entraînante et vitaminée, retour au calme. Seye change à nouveau d'instrument et Albarn reprend sa guitare sèche avant de nous parler du prochain morceau, "You & Me". Le début me plonge dans des réminiscences de Leonard Cohen, mais la marque de Damon est bien présente à travers sa façon de chanter. Le quatuor à cordes relève l'instrumentation d'ambiance assez dépouillée, qui prend soudain une nouvelle tonalité lorsque Smith fait vibrer des notes de piano amenant à un passage plus pop. Le public frappe des mains et les musiciens se mettent aux chœurs, tandis que leur leader chante maintenant la guitare dans le dos. Alors que les dernières notes résonnent encore, Damon se dirige vers son piano pour nous offrir un petit interlude inédit, auquel nous réagissons en tapant des mains pour l'accompagner. Puis, toujours assis derrière son clavier, il commence à chanter et à jouer les premières notes de "Photographs (You Are Taking Now)". Seye a repris la basse et Wootton a une nouvelle fois changé de guitare, comme d'ailleurs sur le morceau précédent. Les musiciens accompagnent le chanteur, mais lui laissent beaucoup de place et on reste dans la douceur. Le bottleneck manié par Wootton glisse pour créer une atmosphère planante, alors que Pauli augmente son tempo de frappe sur le charleston. Les archets vibrent sur les cordes, les doigts se mettent à marteler les touches et le morceau se termine dans un final grondant.

Pendant que tous les musiciens s'escriment encore à faire du bruit, un homme portant une casquette sort des coulisses et vient tranquillement enlacer Damon Albarn, toujours assis. C'est Tony Allen ! Puis, alors que le déluge sonore continue, il va prendre la place du batteur et commence à faire frétiller doucement les baguettes sur les cymbales. Le public crie et saute sur place lorsque Damon enchaîne avec "Kingdom of Doom", titre de The Good, the Bad & the Queen. Pauli s'est installé sur le côté gauche de la scène, presque en dehors de celle-ci et tape des mains en sautillant. Puis le bottleneck spatial fait à nouveau son apparition et l'ensemble évolue vers un joyeux final plus dynamique et très britannique. Albarn crie "Tony Allen" en le montrant du bras, tandis que le public hurle sa joie et applaudit aussi fort que possible. "Maintenant, nous allons jouer une chanson que l'on a enregistré avec Tony et Flea, mais nous n'avons pas vraiment eu la chance de la jouer ensemble". Toujours dans la même configuration, le groupe entame "Poison", un titre provenant du disque enregistré par Rocket Juice & the Moon. Bon, soit je n'ai pas bien compris ce qu'a dit Damon Albarn, soit il y a un malentendu, parce que je suis certain d'avoir déjà vu une vidéo où les trois compères l'interprètent en concert (peut être était-ce exceptionnel). Mais ça n'a pas vraiment d'importance, je me laisse bercer par la musique et je jette un œil à Pauli, toujours sur le côté, adossé contre un mur. Il ne semble vraiment pas souffrir de sa mise à l'écart et paraît même en profiter. Il chante silencieusement les paroles de la chanson en levant les bras en l'air, comme un fan. Du coup, le morceau s'est terminé sans même que je ne m'en aperçoive et Tony Allen s'est levé, une nouvelle fois salué par Damon Albarn et le public. Puis, le chanteur grimpe sur l'estrade de la batterie et les deux hommes s'étreignent chaleureusement en échangeant quelques mots qui resteront entre eux. C'est ensuite Pauli qui vient le prendre dans ses bras, puis Tony Allen salue les autres musiciens avant de quitter la scène sous un petit mot de Damon "Tony, je te vois plus tard pour boire un verre". On sent un mélange de respect et d'affection coexister entre ces deux hommes.

Live Report : Damon Albarn & The Heavy Seas à l'Alhambra

Pauli a repris sa place et Seye sa guitare, tandis que Wootton a encore changé de gratte. J'ai l'impression qu'il en change à chaque morceau, ou presque. De son piano, le chanteur nous incite au calme en faisant un signe d'apaisement avec ses mains, alors que Seye égrène un léger arpège de guitare dans la pénombre. Puis, lorsque Damon commence à chanter "Hollow Ponds", je me dis que ce titre me fait vraiment penser à David Bowie. Le quatuor à cordes a de la place pour se mettre en avant et en profite, la basse ronronne lascivement et le batteur s'est levé pour jouer le rythme lent. Soudain, quelques coups de semonces amènent un court passage plus atmosphérique se terminant par des sons presque inaudibles. Seule subsiste une très légère mélodie que Damon joue lentement au piano, quand subitement, Pauli donne le rythme en frappant ses baguettes l'une contre l'autre. Une sirène se met à hurler en boucle et les cuivres commencent à jouer des séquences de notes me rappelant quelque chose. Seye est redevenu bassiste et Wootton s'est mit à la sèche. Je reconnais le morceau lorsque Damon se lève rapidement pour nous haranguer en frappant des mains. Nous l'imitions tandis que le groupe s'est lancé sur "El Mañana", fameux titre de Gorillaz. L'ensemble du public semble conquis et pas mal de gens se mettent à chanter, tout en continuant à frapper des mains ou en levant les bras en l'air. Le morceau se termine avec une intensité qui baisse progressivement, comme un fade out sur un disque.

Après de longs applaudissements, Damon Albarn se rassoit derrière son piano et nous dit à quel point il est reconnaissant de notre accueil. Il semble réellement ému, sûrement d'avantage à cause des émotions qui doivent le traverser ce soir, en revoyant passer sa carrière à travers tous ces morceaux. Enfin je n'en sais rien, je ne peux qu'imaginer. Il se lance ensuite dans une version en solitaire du "Out of Time" de Blur, mais s'arrête rapidement, s'emmêlant dans un faux départ, peut-être encore trop plongé dans l'émotion. "Je vais recommencer, je ne sais pas ce qu'il s'est passé", nous crions, mais plus pour le soutenir et l'encourager que pour lui reprocher quoi que ce soit. Il essaie encore de parler "Vous savez quoi, parfois…", mais n'y parvient plus, se cachant le visage dans les mains, puis entre les genoux. Il reprend soudainement confiance et relance la chanson avec un petit rire qu'il étouffe rapidement. Tout le monde écoute cette jolie version, qui semble emballer la salle entière, vu l'ovation qui suit la fin de son interprétation.

Il se lève, l'air presque gêné, comme un garçon timide et enfile la sangle d'une guitare "Merci ! Maintenant, une vieille face B de Blur". Tous les autres musiciens sont de retour et semblent près à en découdre. Albarn, Seye et Wootton sautent un peu partout et envoient un morceau que j'adore, "All Your Life", la face B du single "Beetlebum", sorti en 1997. Belle surprise ! La musique est plus rock, pleine de la saturation des guitares et les chœurs sont très pop, comme Blur savait si bien le faire à l'époque. Le groupe est si motivé que le public ne peut que les suivre, tout comme moi qui bondis sur place. Mais comme toujours, lorsqu'un morceau vous prend, il se termine toujours trop vite "Merci, bonsoir !" et le groupe quitte la scène rapidement dans l'obscurité.

Les filles ne sont pas sorties de scène et attendent patiemment, toujours assises sur le côté, pendant que la foule rappelle ardemment le chanteur et ses acolytes. Ils ne nous font pas attendre trop longtemps avant de revenir, Damon brandissant le poing en l’air et criant un "Yeaaahhhh" salvateur, tout en nous rendant nos applaudissements. "Nous allons maintenant faire une chanson avec un artiste franco-malien appelé X-mo", je me tourne vers O et nos regards interrogateurs se croisent, tandis que quelques spectateurs poussent quelques cris. Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris, mais selon moi, ça ne peut être qu'une seule personne… Damon reprend son mélodica et les gens crient à nouveau lorsqu’il commence à jouer l'intro du célèbre "Clint Eastwood" de Gorillaz, vite rejoint par ses musiciens. Encore une fois, les mouvements de Seye attirent mon regard, il se balance lourdement tandis que le son de sa basse a grossi. Albarn s’est écarté sur le côté opposé de la scène et serrent les mains de quelques fans. Il chante "It’s coming on, it’s coming on, it’s coming on", alors qu'une silhouette qui m’est familière fait tranquillement son entrée. Et oui, il s’agit bien d'Oxmo Puccino ! Le fameux rappeur lance alors son flow sur une version personnelle et en français du couplet, sous le regard désabusé de Damon, qui attend, nonchalamment appuyé sur son piano, jusqu’à ce qu’il se réveille pour chanter le refrain. Quand Oxmo reprend, Damon s’est cette fois assis sur le piano et regarde son compère respectueusement. La boucle tourne, ça le fait bien "Happy… Sunshine… It’s coming on… Oxmo!" les cordes et le mélodica refont leur apparition, mais le duo improbable finit par se séparer. À ce moment là, je pense à deux choses. Je me dis que Damon Albarn doit avoir un attachement particulier pour la musique malienne, car il a aussi participé au projet Mali Music, en 2002. Et je revois aussi une vidéo de "Clint Eastwood", dans laquelle on voit un rappeur londonien chanter durant le concert donné dans la capitale anglaise. Je n'ai pas vérifié, mais peut-être qu'un rappeur local participe à chaque fois à ce morceau…

Alors qu’il s’équipe d’une guitare, le chanteur britannique montre du bras six personnes habillées tout en noir qui entrent sur scène "J’aimerais vous présenter le Paris Gospel Choir". Seye a cette fois un ukulélé entre les mains et envoie les battements de la rythmique de "Mr. Tembo". La foule apprécie et se met à taper des mains. L’ambiance est festive lorsque la voix des choristes résonne derrière celle du chanteur, soutenue par le quartet à cordes. Damon et Seye s'amusent un instant en jouant juste tous les deux face à face, puis tout repart. Les gens semblent heureux tout autour de moi et j’ai l’impression de voir marcher sur scène ce petit éléphant dont parle Albarn. Il y a comme une couleur africaine qui s'est installée depuis le début du morceau. Tout sourire, Damon nous arrose une nouvelle fois avec de l’eau et vide plusieurs petites bouteilles avec de grands jets qui parviennent même à m’atteindre. Tout le monde reste à sa place, Seye reprend la basse et Damon se rassoit derrière le piano, tandis que les violons s’accordent. L’air de rien, ils sont tout de même quinze sur scène à ce moment là. Quelques cris féminins accueillent ensuite le léger "Heavy Seas of Love", auquel les choristes apportent une teinte gospel. Lorsqu'ils chantent seuls, juste soutenus par Damon, une grande partie du public se met à frapper des mains et à chanter en réponse. Pauli s'est levé et se trémousse derrière sa batterie, alors que le chanteur s'est remis à jouer du piano pour la fin du morceau.

Live Report : Damon Albarn & The Heavy Seas à l'Alhambra

Il remercie ensuite à nouveau les choristes qui sortent de scène, accompagnés par Jeff Wootton et Pauli the PSM. Mike Smith abandonne sa place du fond, pour venir se placer debout devant le quatuor à cordes et commence à les guider à la manière d'un chef d'orchestre. Damon enchaîne alors avec une très belle version du "This Is a Low" de Blur, ou il chante en s'accompagnant au piano. Sur le refrain, les cordes du quatuor frémissent à nouveau et Seye se fait légèrement entendre sur les chœurs, la basse n'entrant en scène que sur les dernières mesures.

C'est sur ce doux moment que Damon Albarn met fin à la soirée et c'est sous les acclamations du public de l'Alhambra que le groupe revient nous saluer, bras dessus bras dessous, accompagné par les choristes qui sont revenus l'espace d'un instant. Il ne manque que Tony Allen et Oxmo Puccino pour revoir encore une fois tous les participants du concert. Presque deux heures et demie durant lesquelles Albarn a ouvert une véritable boîte à souvenirs, que ce soit pour les spectateurs ou pour lui même, réveillant à peu près tous les moments importants de sa carrière, réminiscences de nos années d'adolescents, puis de nos vies d'adultes. En fait, on a tous grandi ensemble, en suivant l'évolution de cette culture britpop, de plus ou moins loin, mais il était impossible de passer à côté. Malgré son statut, j'ai vraiment l'impression d'avoir vu quelqu'un d'assez simple, qui a su rester authentique et dont la sincérité émotionnelle m'est apparu évidente. Un personnage accessible et dépositaire de cette identité britannique qui se dégage naturellement de sa musique. Une belle réussite.

Tehos

Setlist :

  1. "Lonely Press Play"
  2. "Everyday Robots"
  3. "Tomorrow Comes Today" (reprise de Gorillaz)
  4. "Hostiles"
  5. "Slow Country" (reprise de Gorillaz)
  6. "Kids With Guns" (reprise de Gorillaz)
  7. "Three Changes" (reprise de The Good, the Bad & the Queen)
  8. "You & Me"
  9. "Photographs (You Are Taking Now)"
  10. "Kingdom of Doom" (reprise de The Good, the Bad & the Queen, avec Tony Allen)
  11. "Poison" (reprise de Rocket Juice & the Moon, avec Tony Allen)
  12. "Hollow Ponds"
  13. "El Mañana" (reprise de Gorillaz)
  14. "Out of Time" (reprise de Blur)
  15. "All Your Life" (reprise de Blur)
  16.  
  17. "Clint Eastwood" (reprise de Gorillaz, avec Oxmo Puccino)
  18. "Mr. Tembo" (avec le Paris Gospel Choir)
  19. "Heavy Seas Of Love" (avec le Paris Gospel Choir)
  20. "This Is a Low" (reprise de Blur)

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