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Live Report : High Tone au Bataclan

Publié le par Tehos

Live Report #18 - 9 octobre 2014

En sortant du boulot, je me dis que cette soirée tombe à pic pour me remettre de ma longue journée. Je vais pouvoir débrancher mon cerveau et laisser les grosses vibrations de basses me traverser, un peu à la manière d'un traitement curatif, une sorte de remède par le son. Mon antidote au stress, c'est les lyonnais de High Tone, figure incontournable du dub underground français et qui propose une production musicale en constante mutation. J'ai eu l'occasion de les voir à plusieurs reprises et je n'ai jamais été déçu. Je me souviens particulièrement de la dernière fois, lors de la tournée High Damage (un de leurs projets issu des Dubtones Sessions - pour lequel le groupe s'allie à une autre formation pour donner vie à un disque -, celle réunissant High Tone et Brain Damage), durant laquelle j'avais pu me délecter de trois sets d'affilée, Brain Damage en entrée, High Damage comme plat de résistance et High Tone pour le dessert. Je plane encore en pleine digestion orgasmique…

Suite à quelques complications, j'arrive assez tard, pendant la prestation d'Oddateee, MC américain que l'on retrouve aussi invité sur "Ekphrön", le nouveau disque du gang des lyonnais. Le public semble apprécier le rappeur, qui porte un t-shirt sombre et un bonnet blanc. Il saute sur place le bras levé, parcourant la scène en lâchant son flow sur les mixes hip-hop qu'il balance et qui régalent l'assemblée. La salle a l'air pleine, mais à bien y regarder, le dancefloor est un peu clairsemé, configuration plus agréable pour danser. Oddateee est bien dans le ton de la soirée, il est parfait pour chauffer la salle, surtout quand il balance sa version du "Rub-a-Dub Anthem" de High Tone, reprit en cœur par le public.

Bon… étant un peu sur les rotules, je n'ai pas la motivation pour me glisser dans la foule. Pour cette fois, je vais me la jouer observateur, installé derrière les barrières surélevées au fond de la fosse, ce qui ne m'empêchera pas de profiter du spectacle. Pendant la pause, la régie effectue pas mal de tests d'éclairage au niveau des spots qui se trouvent au-dessus de la scène. La musique d'attente qui a pris le relai après Oddateee reste dans l'ambiance, un dub énergique qui garde les spectateurs dans une joyeuse euphorie.

Live Report : High Tone au Bataclan

Au bout d'à peine une dizaine de minutes, la lumière s'éteint. J'aperçois alors les membres de High Tone, se dispersant devant moi sous les cris du public. J'observe les cinq silhouettes qui se dessinent dans la pénombre de la scène, pendant que des sons commencent à s'élever, jusqu'à devenir des coups de semonce prometteurs. Ils nous invitent tout doucement à pénétrer dans le nouvel album du groupe, par l'intermédiaire de "Wahqam Saba". Complètement sur la gauche, Aku Fen saisit un oud et s'assoit pour en jouer, alors que des pulsations électro donnent une couleur plus moderne à l'ambiance orientale qui s'est imposée d'emblée. La seule lumière provient des écrans du fond, sorte de collages d'hexagones, cinq au milieu et trois de chaque côté. Les motifs linéaires qui s'y trouvent ondulent, puis laissent la place à des croisillons à travers desquels se distinguent des images de désert, en accord parfait avec les notes d'oud. J'ai l'impression d'observer le groupe en mode furtif, comme si je leur volais un peu leur intimité. L'introduction du concert s'étire de longues minutes et monte en moi l'envie que tout se mette à trembler. Enfin, la batterie entre en action et les scratchs de DJ Twelve déchirent l'atmosphère, pour le moment plutôt tranquille.

"Bonsoir tout le monde, bonsoir le Bataclan, vous allez bien ?" Des bruits de fusillades laissent place à l'image démultipliée d'une silhouette d'homme, le bras levé et se dessinant sur des drapeaux flottants. L'éclairage rougeoie et laisse enfin apparaitre les membres de High Tone, faisant monter un rythme dub typique qui nous ramène aux premiers amours du groupe. Il s'agit de "The Orientalist", un titre qui a déjà quinze ans et issu de leur second ep, "Low Tone". Aku Fen alterne guitare reggae et effets synthétiques, alors que Selekta Dino, dont la batterie est installée au centre de la scène, donne une résonnance dub, qui m'entraîne lentement dans une danse hypnotique. Mon bras s'est levé tout seul et suit le rythme, alors qu'une voix semble nous inciter à la prière. À voir les réactions autour de moi, le public semble déjà chaud !

Comme annoncé, "La prochaine s'appelle "Shake Up" ! Zeb McQueen ! Are you ready?" Morceau originellement enregistré pour High Damage, il est normalement mené par la voix du chanteur Zeb McQueen, restituée sur bande ce soir. Une obscurité bleutée règne et seul un poing fermé se dresse sur les écrans, alors que le chant reggae plane sur le groove assez lourd. Des images d'armes se succèdent et les musiciens sont alternativement plongés dans le noir ou ramenés à la lumière "Ça va là-dedans ? Ça va les amis ?" La lourdeur s'intensifie soudainement et devient oppressante. Je me balance d'une jambe sur l'autre, tandis que Natural High fait surgir de son clavier une mélodie m'évoquant des gladiateurs romains. Puis, la musique disparaît dans un tourbillon, comme aspirée dans un siphon.

Aku Fen a profité des derniers instants du morceau pour enfiler la sangle de sa guitare. "A Fistful of Yen" nous plonge ensuite dans une atmosphère de western, me donnant l'impression qu'un duel va débuter. Un voile noir recouvre aussi bien la salle que la scène, seules des gouttes d'eau tombent lentement dans l'eau qui stagne sur les écrans du fond. À ce moment là, je me rends compte que les gens qui sont au bar sont très bruyants. Normal, je n'en suis pas très éloigné et l'atmosphère sonore est pour le moment assez dépouillée. Mais je les oublis assez vite, lorsque la batterie donne le rythme et que les scratchs deviennent fous. Des formes géométriques se succèdent, tandis que les sons électro se percutent et explosent. Puis, alors que tout retombe, les visuels évoluent en une animation montrant une musicienne asiatique, dans un style très traditionnel. Ne reste plus qu'une voix déformée et qui résonne dans le lointain, juste soutenue par quelques accords de guitare, égrenés à la sauce far west. Les paroles s'éteignent et laissent la nappe hypnotique nous apaiser avant de se disperser.

Depuis le début du set, c'est Selekta Dino qui se charge de la partie communication "Merci ! Je vous demande de faire un maximum de bruit pour mister Oddateee ! On va faire pas mal de dates avec lui en 2015, mais c'est une première, on commence avec son morceau "Ricans" ! Are you ready?" Un son mixé de violons assez agressif se met à tourner en boucle, puis un beat hip hop tisse la trame de fond. Les écrans clignotent et les spots du plafond balayent le groupe, alors qu'Oddateee prend d'assaut la scène et la traverse vivement en lâchant son flow haché. Le MC nous harangue "Paris, make some noise!", plusieurs breaks se succèdent, ça sonne très américain et c'est différent de la production habituelle de High Tone, mais c'est plutôt efficace.

Après nous avoir remercié, le cousin américain est déjà reparti alors que de légères nappes s'installent "Celle-ci s'appelle "Until the Last Drop" !" Encore un fois, une voix enregistrée se fait entendre, celle du chanteur parisien Shanti-D (qui a déjà collaboré avec le groupe). La ligne de basse qui tourne est dignement tenue par Flaba Stone et me fait penser à du Massive Attack boosté, un vrai bonheur ! Le tempo de la batterie oscille entre rythme rock et sonorités dub, puis le bassiste lâche son manche pour se pencher sur les potards et les touches de son synthétiseur. Des vagues de notes électroniques s'élèvent et tournoient, alors que je regarde un petit robot s'activer sur l'écran. Un break dub prend le relai et seul la batterie reste stable, tandis que des sons digitaux se heurtent. La voix reggae revient, déformée et un peu robotisée, puis le rythme décolle à nouveau avant de s'interrompre.

Comme sur le nouvel album, c'est "Raag Step" qui suit le dernier single du groupe. Des notes de sitar résonnent, alors que les écrans diffusent une fumée orange. Puis, des percussions amènent doucement le rythme lent joué par le batteur. Un beat moderne se mélange aux sonorités orientales, tandis qu'une voix féminine typiquement indienne se fait torturer par des effets. Des spots rouges et blancs oscillent dans tous les sens, accentuant les variations de la musique. Foudroyé de sons électro, le zen oriental a cédé la place à un gros dub maison sur lequel il est impossible de ne pas hocher la tête avec vigueur. Après une courte accalmie, laissant la sitar réapparaitre sur fond d'une imagerie indienne, les spots rougissent et le monstre dub reprend sa lourde et implacable progression vers sa destinée finale.

Les gens applaudissent et crient, tandis que je reconnais immédiatement l'introduction de "Brain Tone", superbe morceau provenant à nouveau du disque de High Damage (sorti en 2012), nom qui s'affiche d'ailleurs sur les écrans. Les fans de Brain Damage connaissent déjà la voix de Black Sifichi qui s'élève, si sombre et semblant provenir d'un gouffre obscur. La musique est saccadée et déploie ses ailes lentement pour nous recouvrir d'une ombre inquiétante. Pris par le besoin de profiter au maximum du son, je cède à l'envie et j'enlève mes boules Quies. Aku Fen a repris sa guitare pour l'occasion, alors qu'un air entêtant de mélodica se fait entendre "Paris, Bataclan, on vous entend pas, y'a du monde là-dedans ou pas ?" Mon corps réagit aux vibrations musicales, qui prennent de l'ampleur dans un dub cosmique et profond remuant les trippes. La scène n'est plus qu'ombre et lumière, les spots blancs clignotent et m'aveuglent même par moments. Un break rythmé par des percussions, des notes qui grincent, puis tout repart de plus belle ! La foule tressaute lorsque les échos dub résonnent à nouveau, m'absorbant dans une transe hypnotique dont chaque son est un pur délice. Whaaa… terriblement efficace !

Là encore, impossible de ne pas reconnaitre "Rub-a-Dub Anthem", quand j'entends la voix samplée du chanteur Pupa Jim faire danser les premiers mots du morceau. D'autant plus que nous avons déjà goutté à une petite mise en bouche de ce titre lors du set d'Oddateee. Un bleu foncé violacé s'est installé et Aku Fen tient à nouveau une guitare. La foule crie pour accueillir le rythme reggae dub qui nous entraîne tous à sautiller, les gens sont dans un bon trip et ça se sent ! C'est tellement bon que je ne comprends pas comment mon voisin de gauche fait pour rester aussi impassible, complètement immobile et n'esquissant aucun geste. Comparé au reste de la salle, on dirait une statue de cire, c'est incroyable. Les breaks et mélodies digitales se succèdent, toujours sur ce fond dub rayonnant, tandis que la voix se perd dans une boucle d'échos qui disparaît en fondu.

Après une grosse vague d'applaudissements, un échange de voix semblant provenir d'une radio retenti dans le noir. Puis, les spots se mettent à clignoter lorsque Selekta Dino réveille sa batterie. Elle est associée à un beat, ce qui donne une texture bien spécifique au rythme. Oddateee est revenu, toujours coiffé de son bonnet, mais cette fois torse nu. Il bouge un peu partout sur la scène avec énergie, tout en chantant "Old Mind", un nouveau titre de High Tone, enregistré avec le MC américain. Son flow haché entraîne la foule, tandis qu'il nous apostrophe en français "Ça va ?" et qu'un clip vidéo passe sur les écrans. Presqu'en face à face, mais aux deux extrémités de la scène, Aku Fen et Flaba Stone sont tous deux penchés au-dessus de leurs claviers et suivent de leurs mouvements le rythme appuyé. Un break permet au rappeur de se mettre en avant dans une échappée vocale, mais le beat le rattrape bientôt, balayé par des équivalents de rayons lasers sonores. "Faîtes du bruit !", puis, le morceau se termine brutalement sur un sec "Merci". "Faites un maximum de bruit pour Oddateee !" "Ouuaaaiiiiis !"

Live Report : High Tone au Bataclan

C'est dans l'obscurité que le groupe lance ensuite "72' Turned off", un nouveau titre assez progressif. Flaba Stone assure la basse et la guitare d'Aku Fen est de retour, mêlée à de légères percussions et à des voix qui résonnent. Ça commence comme un trip psychédélique, les couleurs varient entre le jaune et le rose. Puis, la musique évolue sur un rythme mi tempo, laissant la guitare saturée répéter un fil mélodique qui se mélange aux scratchs de DJ Twelve. Les cordes en nylon laissent la place à des cordes synthétiques, le hip hop évolue en une phase électronique vivace que vient relever la guitare électrique, plus énergique que tout à l'heure. Les scratchs viennent en rajouter, donnant d'avantage de relief, avant qu'un voile obscur ne recouvre le morceau. La musique part dans une progression très post rock qui évolue presque vers des sonorités gothiques, pour finir par s'éteindre dans des nappes voluptueuses. À travers ce titre, High Tone nous a fait goûter à différentes saveurs, passant d'une contemplation rétro seventies à l'évocation d'un conte de vampire électronique.

Après quelques applaudissements, une voix s'élève l'espace d'un instant, vibrant autour d'une sourde basse et encadrée par quelques lentes percussions tribales. Puis, des soubresauts de beat laissent la place à un groove dub sur lequel je me trémousse le bras en l'air "Celle-là s'appelle "Spank" !" Une mélodie guerrière vient relever le morceau, traversé de scratchs et de sons divers. L'un des musiciens s'amuse avec la voix féminine de l'intro, la modifiant à volonté, tandis que les spots s'allument et s'éteignent, suivant les accents rythmiques. Le dub évolue en une mixture électronique pulsante et les bras se lèvent pendant une courte respiration. Puis la musique repart de plus belle, lente et lourde, jusqu'à un final qui envoie, sous les flashs aveuglants qui nous fusillent.

Live Report : High Tone au Bataclan

Alors que la foule crie son enthousiasme, le groupe envoie le titre suivant "Un p´tit inédit avec Shanti-D". Ça commence par une courte intro rapide, enchainant sur un gimmick reggae, porté par une voix déclamant des mots nonchalamment. Puis, celle-ci se retrouve enfermée dans une boucle répétitive, tandis que le beat s'emballe dans une folle cavalcade jungle. Des sons balayent les fréquences et la platine tourne à bloc, dans une friction continue. Je peux enfin reconnaître Shanti-D interprétant "Until the Last Drop", pendant qu'un break pulsant passe au-dessus de nous. Mais cette voix se fait malmenée elle aussi et se met à rebondir comme un ressort fou, tandis que la musique s'envole, éclatant dans une jungle galvanisante. Des petits groupes de spectateurs sautent un peu partout dans la salle et certains danseurs se défoulent en solitaire. L'éclairage donne dans le vert et l'installation lumineuse devient folle, tandis que le rythme m'a déjà emporté depuis longtemps "Merci beaucoup, merci à vous !" En guise d'inédit, c'est plutôt un remix de leur dernier single, mais d'une densité énergique folle.

Quelques nappes de sons flottent en arrière plan, nous laissant redescendre doucement "Merci pour votre accueil, merci d'être venu aussi nombreux ! Franchement c'est cool, ça fait plaisir ! Merci Paris, merci beaucoup ! Merci de faire un maximum de bruit, parce que c'est le dernier morceau ! Faites du bruit pour Oddateee !" nous hurlons tous, certains que ça va le faire et c'est confirmé lorsque Selekta Dino annonce "Freakency". Le classique "Putaaaaiiiiiiiin" qui sert d'introduction résonne encore, quand les ondes digitales se mettent à onduler par saccades, nous laissant le temps de crier notre joie. Puis, le morceau décolle, porté par un rythme carré et le flow du MC qui enchaîne avec énergie. Une bonne partie de la salle est en mouvement pour cette version inédite, car la version originale est instrumentale. La musique est efficace et Oddateee apporte d'avantage de relief et porte tout le groupe avec son débit qu'il balance avec vélocité. Il parcourt la scène énergiquement, alors que DJ Twelve manie ses vinyles et il entraine la foule "Make some noise! Faites du bruit !" La fosse frémit lorsqu'elle voit le morceau ralentir, mais d'un coup, le rythme s'affole et part en vrille, dans une déferlante de beat et de sons, qui transforment le dancefloor en orgie électro dubstep "Merci beaucoup !" La musique évolue en un martellement répétitif "Put your hands up!" sur lequel une bonne partie de la fosse lèves les bras en l'air et exulte. La platine du DJ vient nous secouer, avant qu'une mélodie synthétique amène une rupture de rythme, permettant à tout le monde de reprendre son souffle. Mais c'est une ruse… pour à nouveau nous en mettre plein la tête ! J'ai l'impression d'entendre un robot dopé, prit dans une danse paranoïaque et bringuebalé dans une tempête d'électrons libres qui se percutent. La foule crie son plaisir et applaudie le groupe qui, mains levés, nous saluent avant de quitter la scène. À ce moment là, après ce que je viens de prendre, j'ai l'impression d'un terrible vide.

Évidemment, le public n'a pas eu son content de sensations et rappelle High Tone avec vigueur, bon nombre de spectateurs frappant bruyamment des deux pieds au sol. Les gens se mettent à taper des mains pour accompagner une mélodie jouée à l'oud, surgi de l'obscurité régnant sur le Bataclan. Mon regard est attiré par des silhouettes lumineuses qui dansent sur les écrans, seuls éléments visibles. Puis, lorsque la lumière revient, le rythme tranquille de "Driving Fast" vient nous prendre par la main, si familier qu'il est à mes oreilles. Je retrouve alors les cinq lyonnais, Flaba Stone tenant la ligne de basse et Aku Fen à la guitare, les deux hommes ayant une fois encore lâchés leurs machines. Plantes et insectes se succèdent sur le fond jaune et une fleur prend le temps de s'ouvrir, alors que les musiciens font tourner ce titre apprécié du public, tranquille, mais dont les sonorités sont particulièrement travaillées. Puis, le son de l'oud revient, ainsi que les silhouettes brillantes plongées dans le noir et nous tapons à nouveau des mains, bercés par une voix angélique. Soudain, un scratch fait tout dérailler et tout s'arrête avant une nouvelle reprise finale du morceau.

Un rythme de guitare reggae se met à retentir, pendant que Selekta Dino annonce "Keep on Fire", un morceau tiré du Dubtones Sessions Highvisators, en collaboration avec les Improvisators Dub (sorti en 2004). Là aussi, le tempo est assez lent, mais la musique est bonne, ça sent la ganja et tout le monde semble content de ce voyage virtuel jusqu'à Zion. Seul perturbateur, un son suraiguë, type larsen, me vrille un instant les oreilles. La guitare suit son petit bonhomme de chemin, soutenue par une basse dub bien marquée. D'où je suis, je peux observer toute la fosse et j'ai l'impression d'assister à un meeting de zombies, tant les gens bougent lentement et de manière désordonnée "Merci beaucoup Paris, merci pour votre accueille ! Faites un maximum de bruit pour vous. On se retrouve en 2015 pour une tournée avec Oddateee !"

Live Report : High Tone au Bataclan

Après de longs remerciements, de lourds sons émergent de l'obscurité, c'est l'hypnotique "The Dusk" qui débute, encore un titre tiré de High Damage, mis à l'honneur ce soir. Aku Fen et Flaba Stone tiennent toujours leurs manches, qu'ils n'ont pas lâchés depuis le début du rappel. Un sample de cordes pincées s'égrenant lentement me ramène à l'oud de tout à l'heure, la boucle est bouclée. Une fois encore, un rappel de la culture orientale, régulièrement mise en avant par le groupe dans leur ethno dub maison. Le groupe est plongé dans le noir, seulement éclairé par l'écran qui diffuse des formes blanches, puis les spots se mettent à clignoter, tandis que la suite du morceau laisse les platines de DJ Twelve s'exprimer sur fond de nappes lugubres "Un immense merci à vous, c'était High Tone, ciao !" Une fois posées les notes finales, les membres du groupe nous saluent les bras en l'air, alors que des sons résonnent encore, m'évoquant un peu le chant des baleines.

Une fois de plus, je ne suis pas déçu par la prestation de High Tone, qui nous a servi un set d'une heure quarante bien dense, avec un bon son et des jeux de lumière bien en adéquation avec la musique. Comme souvent, ils ont joués pas mal de morceaux de leur nouvel album, les faisant cohabiter à merveille avec quelques classiques du groupe et des titres issus de leurs Dubtones Sessions, principalement du High Damage (dernier en date et magnifique album). La surprise fut de voir l'énergique Oddateee venir placer son flow à trois reprises durant le set (surtout sur "Freakency", morceau normalement muet), mais ça change un peu et sa participation a apportée un peu de relief à l'ensemble, un peu de nouveauté et le groupe aime ça. Pour ceux qui les ont ratés, ils l'ont dit, ils repasseront avec lui en 2015, notez-le sur vos agendas !

Tehos

Setlist :

  1. "Wahqam Saba"
  2. "The Orientalist"
  3. "Shake Up" (reprise de High Damage)
  4. "A Fistful of Yen"
  5. "Ricans" (reprise de Oddateee, avec Oddateee)
  6. "Until the Last Drop"
  7. "Raag Step"
  8. "Brain Tone" (reprise de High Damage)
  9. "Rub-a-Dub Anthem"
  10. "Old Mind" (avec Oddateee)
  11. "72' Turned off"
  12. "Spank"
  13. "Until the Last Drop" (remix)
  14. "Freakency" (avec Oddateee)
  15.  
  16. "Driving Fast"
  17. "Keep on Fire" (reprise de Highvisators)
  18. "The Dusk" (reprise de High Damage)

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